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devassal
| Vers un relativisme quasi absolu (2017-09-23) Il ne faut généralement pas bien longtemps pour s'apercevoir que l'on peut me classer parmi les "relativistes" sans prendre de grand risque ni me heurter le moins du monde. Bien que je me défende de tout relativisme absolu, j'essaie régulièrement de justifier le bien-fondé de cette longue quête qu'est d'avancer vers un relativisme quasi absolu. Sur cette voie sans doute un peu atypique me sont apparus quelques motifs récurrents. En quelques mots ici (que je développe plus avant dans l'essai), il me semble s'agir avant tout de ne jamais s'arrêter aux définitions, qui plus est lorsque celles-ci deviennent de plus en plus complexes. Si mettre les choses dans des cases est le propre de l'intelligence dans l'action d'identifier, il me semble qu'il est en réalité bien rare de trouver deux personnes donnant exactement le même sens à un unique mot, même lorsque celles-ci utilisent effectivement la même définition. Nombre de débats sont rendus stériles par ce simple biais. Par ailleurs, le plus intéressant me semble toujours devoir se trouver dans les effets de bord, ces fameuses nuances plus ou moins cachées, ce moment où l'on n'est plus tout à fait sûr qu'il s'agit bien du mot adéquat. Cela me semble d'autant plus le cas lorsqu'il s'agit de certains concepts physiques comme les particules élémentaires, mais aussi bien évidemment de ce qui peut nous paraître le plus évident a priori : nous-mêmes. A quel moment "débutons-nous", quand "finissons-nous", dans quelle mesure nos enfants sont-ils une partie de nous, suis-je la personne que j'étais il y a 40 ans, etc. Le relativisme ne me semble pas avoir la prétention d'apporter nombre de réponses, peut-être pas la moindre en réalité, mais il a certainement l'avantage de poser de bonnes questions, ce qui me semble être bien plus productif encore. Dans sa méthode me semblent par ailleurs être inscrits les gênes de la prudence, celle-là même qui manque tant à notre époque dans laquelle savoir imposer une opinion, fusse-t-elle exacte ou non, semble être devenu le leitmotiv incontournable. Le caractère bayésien de la pensée me semble être l'outil idéal du relativisme, capable d'exprimer en probabilités des faits reconnus tantôt objectivement justes, parfois même de façon absolue et ce sans doute à tort dès que l'on touche au réel. Je ne vois donc plus de limite a priori à continuer dans cette voie qui me semble me rapprocher de la justesse, tout en sachant que le pas de trop ne mènerait qu'à l'abîme toujours béant du relativisme absolu. | Become a fan |